Les risques de santé en expédition : nous ne sommes pas tous égaux !
Pour ce 3èmepoint, attardons nous sur les risques de santé. Les risques liés à l’environnement, aux accidents ou aux maladies sont aussi, voire plus importants que les risques ayant une cause intentionnelle. Aussi, un incident à cause humaine peut se finir à l’hôpital, ou générer des complications sanitaires. Il est donc primordial d’adresser cet élément.
Quelles menaces ?
Parlons d’une expédition dans un biotope qu’on ne maitrise pas parfaitement, différent de notre quotidien. Ce dernier a de fortes chances de mettre nos corps et nos esprits à rude épreuve. A moins de prévoir un envoi régulier de vivres et médicaments par pigeon voyageur, nous souffrirons des conditions climatiques et parfois de la privation de nourriture ou d’eau (de manière raisonnable, une expédition préparée arrive rarement au stade de la survie). L’isolement impactera notre mental. Nos recherches permettent de dresser le panorama des menaces propres à la zone : rapports d’expéditions précédentes, sites météos, statistiques médicales sont des sources à exploiter. De quelles menaces parle-t-on ? Cela dépend du biotope mais voici les grandes catégories par ordre de prévalence, tous milieux confondus : au sommet de la pyramide nous trouvons les pressions environnementales (altitude, température et humidité), puis les conditions d’alimentation et les accidents de transports, et enfin la présence d’animaux (de plus ou moins grande taille).
Quelles vulnérabilités ?
Je ne vous apprendrais pas grand-chose en vous disant que nous ne sommes pas tous égaux face à ces menaces. Si certains semblent avoir « une super constitution » d’autres souffrent de pathologies chroniques ou de « petits maux » très handicapants dans un contexte pressurisant. Douleurs articulaires ? Intestins sensibles ? Pathologies spécifiques nécessitant des soins particuliers ? Groupe sanguin extrêmement rare ? Connaissances en médecine d’expédition? Connaissance de soi ? Quid de la « force » psychologique ? C’est un portrait des faiblesses, et des forces, qu’il faut dresser. A ceci s’ajoutent les paramètres externes, au rang desquels la complexité d’accès aux systèmes de soin et l’absence de médicaments viennent en tête de pont !
Réduire le risque : prévention et réaction
Quels sont les risques que rencontrent nos explorateurs, sportifs et chercheurs ? En premier lieu, et de loin, on trouve les troubles gastro-intestinaux qui peuvent avoir de très lourdes conséquences. Puis viennent les piqures d’insectes et maladies associées (infections ou paludismes). Les traumatismes (liés à des accidents), les infections pulmonaires et enfin les infections cutanées complètent le podium. Réduire la menace est particulièrement difficile, car nous n’avons que peu d’emprise sur le contexte. En revanche, nous allons redoubler d’efforts pour réduire nos vulnérabilités par des actions de prévention et réaction.
Voici une liste, non-exhaustive, de ces actions et mesures. A adapter et compléter en fonction des situations !
Prévention | Réaction |
Hygiène de vie quotidienne pré-départ Entrainement sportif et physique Evaluation des besoins alimentaires (ratio apport/effort) Check médical avant départ Vaccins Stock nourriture autonome Système traitement eau Tenues vestimentaires adaptées Trousse de secours et trousse à pharmacie Souscription assurance et évacuation sanitaire Positionnement de moyens logistiques pour faciliter l’évacuation Contacts services de soins locaux Formation Premiers secours milieux isolés Médecin d’expédition en binôme ou positionné sur la capitale Stock de médicaments sur capitale Acclimatation et entrainement in-situ Check radios réguliers |
Soins quotidiens pour éviter la dégradation Système d’alerte Premiers secours physiques par la personne Premiers secours psychologiques à distance Médicaments (auto-administration ou sur conseil du médecin à distance) Activation assurance et assistance Evacuation vers centre de soins le plus proche Rapatriement sanitaire (pays d’origine) en cas de besoin Information famille et partenaires Suivi de situation |
Marine Menier